On entend souvent dire : « Je voudrais porter un toast à… ».
Ce n’est pas une expression de chez nous, puisque, surprise surprise, elle vient de… (roulement de tambour) l’anglais !
Pourtant, en français, nous avons par exemple :
– je voudrais lever mon verre à…
– je voudrais trinquer en hommage à…
– je voudrais boire à la santé de…
– j’aimerais dire quelques mots en l’honneur de…

D’où vient le toast de « porter un toast » ?
« To toast », qui vient du latin « tostare » signifie « griller », « rôtir ».
Un « toast », au Royaume-Uni, c’est une tartine grillée, généralement obtenue grâce à un grille-pain (un « toaster »).
Le sens de « porter un toast » vient du XIIᵉ–XVIᵉ siècle. À l’époque, on mettait souvent un morceau de pain grillé dans le vin pour en adoucir ou parfumer le goût (parfois avec des épices). On appelait ce morceau un « toast ».
Très vite, l’expression “to drink a toast to someone” est née : on buvait un verre en l’honneur de quelqu’un, comme si la personne elle-même “aromatisait” la boisson, à l’image du toast dans le vin.
Au XVIIᵉ siècle, le pain a disparu… mais l’expression est restée pour désigner un hommage oral précédant un verre levé.
Porter un toast est un vieil anglicisme
Chez Balzac, dans La Peau de chagrin : « Eh ! bien, pour ne pas nous compromettre, portons le fameux toast : Diis ignotis! Et ils vidèrent leurs calices de science, de gaz carbonique, de parfums, de poésie et d’incrédulité »
Chez Alexandre Dumas dans Le Comte de Monte-Cristo : « Eh ! laissez ces enfants, marquise, reprit le vieillard qui avait porté le toast. »
Dans la chanson du toréador de Carmen, opéra de Georges Bizet : « Votre toast, je peux vous le rendre. »
